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« C’était une personnalité extrêmement marquante »

La nièce de l’amiral Ponchardier : « C’était une personnalité extrêmement marquante »

En septembre 2015, la Marine nationale a recréé un commando dissous en 1946. Elle le baptise du nom de l’amiral Pierre Ponchardier. Marie-Dominique de Moidrey est la nièce de l’illustre marin.


Marie-Dominique de Moidrey, vous êtes la fille de Dominique et la nièce et filleule de l’amiral Pierre Ponchardier. Quels souvenirs gardez-vous d’eux ?

Pierre (1909-1961) et Dominique Ponchardier (1917-1986) étaient des Compagnons de la Libération en 1945. Ils avaient une grande ressemblance physique en dépit d’une différence d’âge de neuf ans. Ils étaient unis comme les deux doigts de la main. Ils ont été élevés dans le culte de la famille. Ils ont fait la Résistance ensemble, monté leur réseau, Sosies. Lors de ma naissance, en 1942, je suis devenue la filleule de Pierre. Dès qu’il y avait une permission, ils se rejoignaient et allaient voir leur mère. Après la disparition de leur père, ils se sont construits autour d’elle.

Marie Dominique de Moidrey, nièce de l’amiral Pierre Ponchardier (2e à droite), lors d’un hommage à son oncle, dans le cimetière de Villefranche-sur-Mer où il est enterré. (Archives Marine nationale)




Pierre Ponchardier est mort avec sa femme dans un accident d’avion au Sénégal en 1961. L’avez-vous beaucoup côtoyé ?

J’avais 18-19 ans quand il est décédé ce 27 janvier 1961. C’était un chagrin démentiel. Pierre, qui n’avait pas d’enfant, était très gentil et très affectueux. Je ne suis pas très objective (rires)… Je m’entendais très bien avec lui et sa femme. J’allais souvent les rejoindre pour les vacances scolaires ou autre Noël. Il essayait de passer ces moments avec son frère, sa mère et nous. Je le rejoignais en poste où il était, à Paris, Dakar, Toulon ou encore Brest.


Il était drôle, extrêmement affectueux, gentil… J’ai gardé un souvenir assez formidable de Pierre. Bien sûr, je ne le voyais pas sous l’angle militaire, même s’il était Préfet maritime. Avec sa femme, ils recevaient beaucoup, ils étaient plutôt mondains mais marrants. Une espèce de goût de la vie très particulier…


Que vous disait-il de sa carrière militaire ? Étiez-vous curieuse de ses faits d’armes ?

Non, jamais… Dans la famille, ça n’aurait pas été bien vu très honnêtement. On ne posait pas de question. À cette époque, même les enfants de 15 ans devaient rester à leur place. C’est un monde profondément différent et difficile à appréhender pour les nouvelles générations. Mon père et mon oncle n’ont jamais parlé de ça avec nous. Ils avaient une profonde pudeur. Le laïus c’est pour les générations d’après.


En 2015, la Marine nationale a décidé de donner le nom de votre oncle à l’un de ses groupes spéciaux. Pouvez-vous nous raconter comment cela s’est passé ?

C’était un moment très émouvant pour nous. J’étais à Lorient avec l’un de mes frères et mon fils. J’ai gardé un souvenir formidable du discours de Jean-Yves Le Drian, ministre des Armées. J’ai vu un homme qui a su mettre toutes idées politiques à part, pour s’intéresser et louer la mémoire de quelqu’un qui a fait quelque chose pour son pays à un moment qui n’était pas facile.


La Marine vous a demandé votre accord ?

Oui, c’est bien ça. Je reste très fidèle à la Marine, qui d’ailleurs, m’est très fidèle aussi. Il y a une préparation militaire à Nice qui porte le nom de mon oncle et jamais la Marine n’oublie de me prévenir et de venir me chercher lorsqu’il s’agit de fleurir la tombe familiale.

Marie-Dominique de Moidrey en train de fleurir la tombe de son oncle, l’amiral Pierre Ponchardier, à Villefranche-sur-Mer. (Archives Marine nationale)


La Marine a ce culte de la mémoire. C’est assez émouvant en réalité. D’emblée les choses se sont faites par elles-mêmes car c’était une personnalité extrêmement marquante. Qui que ce soit l’ayant connu était frappé par l’éclat de sa personnalité. Ses hommes l’adoraient.


Jérémy Descours . Le Télégramme


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En complément de l'article de Jérémy Descours, nous rajoutons que Marie-Dominique de Moidrey, fait partie intégrante de notre association du Souvenir Amiral Pierre Ponchardier.


Je remercie personnellement Marie-Dominique d'avoir préfacé mon ouvrage et de m'avoir accordé sa confiance, qui depuis nous a permis de tisser un lien d'amitié.




Fier en tant qu'auteur de cet ouvrage, mais surtout d'être le président fondateur de notre association, dont pourrait être fier mon ami, le capitaine de frégate Patrick Stampa (DCD), avec qui nous avions pris des engagements pour que notre association voie le jour et se développe.



À LA VIE À LA MORT

Michel Zannelli

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