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Commando Ponchardier : à Gâvres, les balles rasent les flots

Dernière mise à jour : 4 août

Le champ de tir du Linès, à Gâvres, est le terrain d’entraînement de l’escouade terre du commando Ponchardier. Les pilotes mécaniciens opérationnels, une spécialité du commando, s’y exercent dans des conditions qui se rapprochent de la réalité opérationnelle.

En phase de tir sur le champ d’exercice du Linès, les membres du commando s’exercent sur deux véhicules tactiques équipés d’armes de calibres différents.

Le Télégramme/Alice Gleizes



L’arme chauffe, « change le canon ! », hurle le lieutenant Richard, directeur de tir et commando chef de l’escouade terre, pour se faire entendre malgré les protections auditives. Assourdissant. Sur le champ de tir du Linès, à Gâvres, les multiples canons de la mitrailleuse tournent sur eux-mêmes, crachant des centaines de balles par minute. Dans ce fracas incessant et cette odeur de poudre brûlée, les balles en rafales brisent la surface de l’eau pour déferler sur le sable à plusieurs mètres de profondeur. Des centaines de douilles s’entassent aux pieds du tireur, ses mains fermement accrochées à la mitrailleuse fixée au toit du véhicule, yeux dans le viseur pointé sur la mer. Les pilotes mécaniciens opérationnels du commando Ponchardier sont en exercice.

Depuis le champ de tir du Linès à Gâvres, les armes fixes utilisées tirent à plusieurs centaines de mètres sur les flots. Des buts flottants sont disposés en mer afin de guider la visée.

Le Télégramme/Alice Gleizes


Comme en plein désert


Ce terrain mis à disposition de la Forfusco (force des fusiliers marins et commandos de la Marine nationale), qui chevauche les communes de Gâvres et de Plouhinec le long du littoral, est une longue étendue de dunes. Sur les sentiers aménagés, les véhicules tactiques se suivent comme dans la brousse aride des déserts de Djibouti, où les commandos sont régulièrement envoyés pour s’entraîner. On oublierait presque que l’on est en Bretagne.

« Ce sont des conditions plus réelles que celles qu’on va trouver dans un stand de tir, indique le major Julien, bras armé et adjoint direct du chef de l’escouade terre. Il n’y a qu’au Linès qu’on peut tirer aux armes de bord ».


À Gâvres, le pilote mécanicien opérationnel est en phase de préparation d’une mitrailleuse en position verrouillée.

Le Télégramme/Alice Gleizes

Positionnée à gauche du véhicule, l’arme de sabord est un canon secondaire, réglé et utilisé par les pilotes mécaniciens opérationnels.

Le Télégramme/Alice Gleizes

Depuis le champ de tir du Linès, la prise de visée face à la mer, suit la trajectoire des buts flottants disposés à la surface de l’eau, sur plusieurs centaines de mètres.

Le Télégramme/Alice Gleizes

La prise de visée est une partie indispensable à laquelle s’exercent les membres de l’escouade terre, afin d’atteindre des cibles à plusieurs centaines de mètres.

Le Télégramme/Alice Gleizes


Les pilotes mécaniciens opérationnels s’entraînent : lors de cette mise en situation, ils essuient des tirs avec deux véhicules en même temps.

Le Télégramme/Alice Gleizes


Cette unité développe une micro-spécialité « très peu connue » de la Marine nationale : le concept de pilote mécanicien opérationnel. « Ce sont des techniciens au profit des commandos », précise le major Julien. « Quand ils sont qualifiés, ils sont employables sur les théâtres d’opérations et peuvent accompagner les commandos sur les opération terrestres ».

Sur le champ de tir du Linès, le personnel prépare les munitions avant de commencer l’exercice : l’alignement des bandes est une mesure de sécurité pour éviter tout « défaut de tir ».

Le Télégramme/Alice Gleizes



Sur le champ de tir du Linès, le personnel prépare les munitions avant de commencer l’exercice : l’alignement des bandes est une mesure de sécurité pour éviter tout « défaut de tir ».

En plein désert de jour comme de nuit, de bric et de broc et parfois sans matériel ou presque, on va réparer le véhicule.


Des mécanos qui parlent le langage commando


« Ce sont des mécanos de métier, qui comprennent le langage des commandos », poursuit le major Julien. Des pointures, issues de la mécanique navale ou de la force d’action navale. Ils font du pilotage et du maintien opérationnel. « En plein désert, de jour comme de nuit, de bric et de broc et parfois sans matériel ou presque, on va réparer le véhicule même s’il ne s’agit que de consolider avant d’avoir accès à du matériel ». La moyenne d’âge ici est de 28 ans.


Avant d’être missionné en opération, « c’est de l’apprentissage pur et dur », insiste le major Julien. « Dans la partie opérationnelle, ces gens-là vont faire un stage d’adaptation aux forces spéciales pendant un mois. Il passent ensuite le stage parachutiste, une année complète de formation, à l’issue de laquelle ils vont parfaire leur apprentissage sur un déploiement de quatre mois à Djibouti. Alors seulement, ils seront qualifiés de pilotes mécaniciens opérationnels ».


L’été, les dunes du Linès redeviennent silencieuses, même si l’escouade terre ne dort jamais. « On met la zone en stand-by et tout le reste du terrain est fermé car la plage est ouverte au public ».


(*) Les distances, lieux exacts, noms et puissances qualificatives des armes utilisées sont volontairement omis dans le respect de la confidentialité.


Source: Alice Gleizes Le Télégramme

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