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Histoire de notre badge - C'était il y a 80 ans !!


Il y a 80 ans était créé le badge "Commando"

C'est le 14 mars 1944 qu'est officialisé et autorisé l'insigne métallique qui porte le nom du 1er Bataillon de Fusiliers Marins Commando, porté sur le béret en lieu et place de l'insigne tissu des FNFL.

 

"Ordre n° 111 E.M.1 FNFL du 14 mars 1944 : Approbation du modèle d'insigne du 1er Bataillon de Fusiliers Marins Commando.


Cet insigne sera porté sur le béret à la place de la Croix de Lorraine en laine. Des insignes seront numérotés et remis, en vue de leur délivrance au lieutenant de vaisseau, commandant le 1er B.F.M.C."

 

La remise des badges est réalisée le 10 mai 1944 par le contre-amiral d'Argenlieu, venu inspecter le bataillon français à l'invitation des autorités anglaises à Bexill-on-sea, garnison du Commando No 4 que les Troops 1 et 8 avaient rejoint en vue de la préparation de la campagne de Normandie.



Nous devons ce badge à Maurice Chauvet, Quartier-maître de la Troop 8 au sein du No 10 Cdo, unité organique britannique auquel appartenait le 1er BFMC. Maurice avait un talent artistique dont il fera son métier après sa démobilisation.

Les motifs choisis sont :


- le brick de l'aventure mais aussi symbole des corsaires, marins tournés vers le combat;

- la dague, effigie et arme ultime des commandos;

- la croix de Lorraine des français libres.


Sur la proue du brick figure une fleur de lys, symbole des scouts, touche personnelle de Maurice Chauvet.


Le badge fut dessiné en décembre 1943, initialement avec une étoile à l'extrémité droite du bandeau, remplacée par une ancre, pour se distinguer des symboles ou américains ou soviétiques.


Le port de ce badge s'éteindra avec la dissolution du bataillon (1er BFMC) en avril 1946.

Après la création du stage Commando au centre Sirocco et son premier stage "Suffren" (01/07 au 10/10/1946) les nouveaux "brevetés commando" portent le béret vert avec le badge de l'unité.


Il sera demandé à la Marine à plusieurs reprises, d'autoriser le port d'un insigne particularisé aux commandos. L'Etat-major de la Marine le refusera à deux reprises en 1947 (263/EMG3 du 15/03/1047) puis en 1949.


La note n°356/EMG3 du 25/03/1949 statue en ces termes :

"Je n'approuve pas votre suggestion de doter les commandos de la Marine d'un insigne caractéristique à fixer sur le béret vert".

 

C'est en fin 1949 (sans ref.) que le Lieutenant de vaisseau Jack Vedel, pacha du Commando François, fait frapper à Paris (Arthus Bertrand) 4 lot de 500 insignes numérotés reprenant le dessin de Maurice Chauvet, avec "Commandos Marine" dans le bandeau .


Ces badges, sans caractère officiel, seront distribués aux trois commandos stationnés en Indochine puis aux commandos métropolitains.


Le badge n°1 reviendra au pacha de Jaubert, le lieutenant de vaisseau Hinden qui commande également le groupement des commandos de la Marine en Indochine. Le n°2 au lieutenant de vaisseau Vedel, commandant le Commando François et le n°3 au lieutenant de vaisseau Dequet, commandant le Commando de Montfort.

 

En 1955 un second lot d'insignes numérotés (reprenant la numérotation à 1 et suivants) sera commandé à la maison Drago et marquera la distribution sanctionnant la sortie du stage commando.


C'est André Tonelli du stage commando "Nonen" qui a reçu le 1er février 1955, le badge n°1 de cette nouvelle série dont la numérotation a encore cours à ce jour.


Maurice Chauvet (1918-2010)


Né en 1918, ce breton du Gâvre (et non pas de Gavres) s'investit à 13 ans dans le scoutisme qui le marquera profondément. Chez les Scouts de France son nom de totem est Loup Flegmatique, symbole qu'il portera souvent à ses nombreux dessins.


Après avoir fait les Arts Déco, il sert dans la Marine comme Fusilier Marin puis rejoint le général de Gaulle en Angleterre à l'issue d'un périple de 881 jours qui le fait notamment passer dans les prisons espagnoles. À Londres, il continue à s'investir dans le scoutisme chez les Eclaireurs français en Grande Bretagne.

 

Incorporé au 1er BFMC le 24 juin 1943, il fait partie de la Troop 8 sous le commandement de Charles Trépel puis d'Alexandre Lofi. Il fait partie des 177 du débarquement. Blessé le 10 juin à Amfreville, il est évacué puis est démobilisé le 27 septembre 1944.


Il est ensuite journaliste, cinéaste, conseiller technique pour le film "le jour le plus long" en 1963, et dessinateur et travaillera à l'ONERA. il reste très impliqué dans le scoutisme.

Maurice Chauvet a publié plusieurs ouvrages dont:


  • It's a long way to Normandy - 6 juin 1944, J.Picollec, 2004.

  • Mille et un jours pour le jour J. Un Béret vert français raconte, Michel Lafon, 1994.

  • Lancelot, soldat de la France Libre, bande dessinée publiée dans "Le Rassemblement", 1949-1950.

 

Très présent dans l'amicale des vétérans du 1er BFMC, il décède le 21 mai 2010 à l'age de 92 ans aux Invalides.

 

Rédaction : Pierre Roty

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