À l’issue d’un stage de sélection de 21 semaines où les forces physiques et mentales ont été mises à rude épreuve, les futurs membres du commando parachutiste de l’Air N° 10 (CPA 10) participent à une marche commémorative de 45 km. Une équipe de la rédaction les a accompagnés dans ce moment où ils entrent dans la famille des forces spéciales de l’armée de l’Air et de l’Espace.
Devant le château de Chambord. Marche commémorative des membres du CPA10. © SCH Christian Hamilcaro/Dicod/Défense
« Cette marche, et plus généralement cette “semaine tradition”, c’est un moment charnière pour vous. Vous allez passer de votre cursus de formation, qui est assez long, assez sélectif, à une nouvelle vie que vous êtes venus chercher. » C’est avec ces mots que le lieutenant-colonel Duncan, commandant en second du commando parachutiste de l’Air n° 10, accueille ses dix futures recrues, à quelques pas du château de Chambord (Loir-et-Cher). Alors que le jour se lève à peine, au début du mois de juillet 2024, ils viennent déjà de marcher 45 km pour réfléchir au sens de leur engagement. Tous sont venus à bout des 21 semaines du stage Belouga, le prérequis indispensable pour rejoindre cette unité des forces spéciales de l’armée de l’Air et de l’Espace. Dans quelques heures, ils seront brevetés en tant qu’opérateurs en groupe action ou spécialistes, et ils deviendront à leur tour les garants des traditions, responsables de l’héritage laissé par leurs anciens, ceux qui ont ouvert la voie.
Jour 1
21 h La marche de fin de stage commence à Ligny-le-Ribault (Loiret). Elle s’effectue de nuit sur un parcours de 45 km, comme le numéro du département, lieu d’implantation actuel du CPA 10. Au moment du départ, les jeunes recrues portent un numéro qui sera remplacé dans quelques heures par le patch de l’unité.
21 h 30. Durant toute la marche, les stagiaires vont devoir transporter une caisse lestée de 20 kg qui renferme tous leurs futurs attributs : patchs, pucelle1 de l’unité et fourragère2. À aucun moment, elle ne doit toucher le sol sous peine de sanction.
22 h. Les futurs brevetés doivent également porter à tour de rôle « Raoul », la mascotte de l’escadron de protection et d’intervention, l’ancêtre du CPA 10. Ce bélier en fonte, de 40 kg, les a accompagnés pendant toute la durée du stage.
3h. « Les commandos parachutistes de l’Air sont les héritiers des 601e et 602e groupes d’infanterie de l’Air, créés au sein de l’armée de l’Air le 1er avril 1937, sous l’impulsion du capitaine Frédéric Geille », énonce un stagiaire. Tous les 10 km, le groupe s’arrête pour se ravitailler, mais également pour lire un extrait du recueil des traditions de l’unité.
4h. Sur chaque tronçon, les recrues sont accompagnées par des membres d’un groupe action ou des spécialistes de l’unité. L’objectif est de faciliter les échanges entre les différentes générations.
Jour 2
Au moment où ils achèvent leur parcours devant le majestueux château de Chambord, les stagiaires prennent conscience qu’ils appartiennent maintenant à une nouvelle famille. Désormais, ils vont devoir faire preuve d’une totale abnégation.
7h. Pour accueillir les participants, plusieurs chuteurs de l’unité effectuent un saut au-dessus de leur tête. Un instant suspendu où ils se souviennent du chemin parcouru. Au début du stage, ils étaient 21 jeunes hommes à tenter l’aventure du CPA 10. Aujourd’hui, ils ne sont plus que dix à finir cette marche.
7h35. Grâce à un saut en tandem, le colonel Jean-François Déplanche, commandant de la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy, (la base hôte du CPA 10), rejoint les stagiaires pour leur souhaiter la bienvenue dans leur nouvelle affectation.
8h. « Nous allons maintenant procéder à la remise d’une partie des attributs », lance le lieutenant Tom, chef du stage Belouga. C’est ainsi qu’en présence de leur parrain, le caporal-chef Charles Douchy, un ancien de l’unité, les recrues se font remettre le patch du CPA 10.
22h. Le soir même, au sein de leur nouvelle maison, au quartier Reymondaud, les stagiaires se relaient en binôme pour veiller le monument aux morts de l’unité, jusqu’à la montée des couleurs du lendemain.
18h. Lors de la cérémonie de fin du stage Belouga, présidée par le général Stéphane Mille, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, chaque breveté reçoit la fourragère de l’unité aux couleurs de la Croix de la valeur militaire avec l’olive aux couleurs du ruban de la Légion d’honneur et de la Médaille militaire. Ici, le major de la promotion avec le parrain.
Par Samantha Lille
1 Insigne en métal porté sur la poche droite de la veste.
2 Décoration récompensant une unité militaire pour des faits de guerre ou de bravoure.
Le saviez-vous ?
Parachutisme, aérocordage, patrouilles motorisées, combats en milieux ouverts et clos… À l’issue de sa formation, chaque stagiaire doit maîtriser les procédures et modes d’action propres aux forces spéciales. Il doit également développer sa capacité d’évolution en groupe et rechercher la perfection du geste technique.
Direction : Ministère des Armées / Publié le : 26 décembre 2024
Comments